LE BISTROT CERSOIS. Du haut de ses 121 ans, la jolie bâtisse a vu passer une belle histoire. Cette histoire c’est celle du village, des générations qui se croisent sur la place de la Libération, autour d’un café, d’une bière fraîche ou d’un plat fumant.
Au creux de la patte d’oie, il fait bon de flâner sur le carré de papote.
Comme un phare sudiste en plein centre-ville, le jaune chaud de la façade invite au délassement : on s’y pose et la vie du village fait naturellement son animation. Les cersois passent, se saluent, s’arrêtent blaguer un coup. Parfois un coup de klaxon amical, un sourire, un coucou de la main.
Si l’ancien Café du Centre est devenu le petit restaurant Le Bistrot Cersois, Lisa et Bruno Le Mentec n’ont rien dénaturé de ce vivant qui lie la bâtisse aux cersois.
Au contraire, ils le perpétuent avec le soin d’une dentellière, dans leur attachement profond à la vie du village.
Le Bistrot Cersois, pépite de Cers
Comme dit Bruno, “point de chichis-pompons”. Le lieu est sobre : un joli bistrot, avec son carrelage d’époque, ses longues banquettes et ses casseroles tintant depuis la cuisine.
Ici tout est question d’attachement, de personnes, de cuisine et d’histoire. C’est l’alchimie incroyable de ce lieu que nous sommes honorés de fournir.
Nous discutons avec Bruno et Lisa avant le service du soir. Les premiers clients s’installent tranquillement.
Dans la salle, un jeune couple et son bébé babillant sur la banquette, une petite ado sirotant un coca au comptoir et Marie-Arlette entourée de ses proches, cliente des lieux depuis cinquante ans.
Sur la terrasse, des gars froncent les sourcils derrière L’Equipe et commentent les derniers matchs de l’ASBH.
Les générations se croisent au Bistrot Cersois, comme depuis toujours dans cette bâtisse.
Elle est propriété de Madame Boissière, petite-fille de la première patronne et nièce du deuxième patron Justin Gazel dont on parle avec nostalgie.
Du Café du Centre au Bistrot Cersois
Les anciens se rappellent bien du Café du Centre grouillant de vie, avec ses vieux tanqués derrière la belote et le pastaga, ses gars revenant de la coopérative Gitane au bec, ses demoiselles riant derrière un galopin de rosé.
Ils se souviennent de ces grands lotos qu’on y donnait, du rez-de-chaussée jusqu’au premier étage.
« C’est le Café du Centre qui a accueilli un des premiers téléphones de Cers. Les gens venaient téléphoner ici. Le premier mondial de foot en couleur, c’est ici que les gens l’ont vu. » raconte Bruno.
Complices d’amourettes, confidentes de chagrins, les deux longues banquettes accueillent potins et popotins cersois depuis des dizaines d’années.
Mr Ruiz ne plaisantait pas avec le service après vente ! Cet artisan qui a façonné les banquettes est aussi celui qui les a retapissées voilà maintenant quarante ans !
Bruno et Lisa Le Mentec
Le couple franco-anglais a vécu pendant 13 ans en Angleterre. Bruno travaillait dans un restaurant français et Lisa assurait des missions de marketing pour les barres chocolatées Mars.
Et ça repart ! Le slogan phare de la marque n’a peut-être pas manqué d’inspirer le couple franco-anglais, cherchant à l’époque de nouveaux projets de vie. Revenus dans nos belles contrées en 2006, Lisa se reconvertit pour devenir professeur d’anglais.
Lisa, “briterroise” au grand coeur
Elle enseigne aujourd’hui la langue de Shakespeare dans les écoles primaires de Valras et Sérignan, assure le soir et le week-end le service du restaurant. Les autres jours, c’est leur sympathique serveur Jean-Marie qui tient la salle.
Pour reprendre l’expression de notre ami Johnny Howard (foodtruck anglais La Charnière), Lisa est une « briterroise », métissage fantastique de midi et de punch britannique.
C’est en 2017 qu’ils présentent leur projet à Madame Boissière. Séduite, elle leur confie les clés du Café du Centre. Après plusieurs mois de travaux et d’aménagements, Le Bistrot Cersois voit enfin le jour.
Bruno : l’expérience FUSION
Derrière la discrétion de Bruno, le talent et la passion bouillonnent.
Fourchette en bouche, sa cuisine révèle sans cesse un pays inconnu, aussi surprenant que savoureux.
Cette expérience, c’est la cuisine fusion. Un art dans lequel Bruno se donne corps et âme, revisitant la cuisine traditionnelle par touches saisissantes et ouvertes au monde.
C’est particulièrement l’Asie qui inspire le patron, terre de ses baroudes avec Lisa.
Le voyage s’invite dans l’assiette dans un jeu savant autour des équilibres.
Point trop n’en faut, l’alchimiste le sait. Une cuisine au métissage aussi discret que percutant : quelques fèves de Tonka, des graines germées, quelques gouttes d’huile de sésame, un poivron-goutte par ci par là, des grains de grenade, du coriandre ou de la menthe fraîche…
Juste le nécessaire pour basculer dans l’expérience fusion… chaque fois l’artiste fait mouche.
Les habitués le savent et viennent pour cela. Avec la même joie de l’enfant qui déballe son cadeau, on découvre l’assiette de la maison, à la recherche des trésors semés malicieusement dans la noce culinaire.
Et quand vous demandez à Bruno ce que c’était “ces petites graines-là”, inconnues et si savoureuses, vous ne pouvez pas lui faire davantage plaisir. Il vous expliquera tout, avec sourire et passion.
Produits frais et cuisine fait maison
Si accueillante que soit la maison, on ne laisse pas entrer n’importe quoi au Bistrot Cersois.
Gardien des cuisines, Bruno barre la route aux surgelés et autres conserves.
Ici, il n’y a pas de stockage. Tout est intégralement fait maison avec des produits frais des producteurs alentours. Tout, de la mayonnaise jusqu’aux desserts ! Seules les glaces artisanales Antolin confectionnées à Béziers ont eu droit de passage.
Pas de carte au Bistrot Cersois, la cuisine se fait au gré des saisons et des arrivages du jour.
Le plat du jour est affiché au même prix le midi, le soir et le week-end.
Producteurs locaux
Bruno et Lisa se fournissent auprès des maraîchers environnants : La Cueillette de Léon à Cers, le producteur Vernède à Sérignan…
Momo et Nathalie sont passés juste avant le service du soir déposer une caisse sur le comptoir. Dedans, les premiers abricots du verger, du thym frais et de la coriandre, prêts à être travaillés pour la prochaine ardoise.
Le vin vient directement des caves de Cers : Alma Cersius et Vignoble Delonca.
Brunch et privatisation
La maison donne un brunch 1 dimanche/mois et privatise son restaurant à partir de 20 personnes.
Fête de la musique : ça va décoiffer sur la placette
Oyez cersois l’enclave festive qui se prépare pour le 21 juin !
Place à la bringue avec le groupe local Zik’Goto.
Évoluant vers la composition, le sextuor présentera pour l’occasion les pépites de son nouvel album CompOlive au milieu de ses meilleures reprises.
Coup d’envoi à 20 heures !
Musique, tapas, poulet basquaise, vins Alma Cersius et Gorge Fraîche
En matière de vie de village, le club de pétanque co-organisateur “La Boule Farcie” connaît son affaire. A côté, Bruno et Lisa proposeront des tapas ou un menu à 15 euros (salade fermière, du poulet basquaise et de la tarte amande chocolat).
La placette sera abritée contre la Tramontane desséchante. Les bars de la Gorge Fraîche ceintureront l’enclave sudiste, raccordée aux pipelines du Canal du Demi et de la cave Alma Cersius, co-organisatrice des festivités.
Le Bistrot Cersois : Perle du Midi !
Spécialité du Bistrot Cersois : le client aux petits oignons accompagné de son équipe au cœur d’artichaut.
Sincères et passionnés, profondément attachés à la vie du village, Bruno et Lisa se donnent entiers pour faire vivre leur joyau.
En conciliant l’histoire du Café du Centre avec leur cuisine exceptionnelle, ils poursuivent une tradition chère aux cersois : l’âme de cette place où l’on vient manger et passer du bon temps.
Merci Lisa, Bruno et Jean-Marie.
La Gorge Fraîche