A Poilhes, le VENDREDI 13 Octobre 2017 Par Guillaume Nguyen <- retour à la page d’accueil de La Gorge Fraîche
La paraskedékatriaphobie est une peur irraisonnée du vendredi 13. Retour sur cette affection mentale dont souffre Noël, notre ermite des hauts-cantons.
Paraskevidékatriaphobie. Le sibyllin charabia semblerait se donner un air de farce, à en croire le premier essai que vous venez certainement de faire: prononcer ce mot.
La parution est plus qu’opportune en ce jour spécial, chéri des joueurs, mais terriblement craint par les paraskevidékatriaphobes, ou « phobiques du vendredi 13 ».
Avec une telle dénomination, il y a de quoi se coucher moins bête ou briller ce soir devant vos amis, le temps d’une gloire fugace.
Les récits de nos petites névroses donnent toujours à glousser. Quand on se met à raconter quelque obsession de ne pas toucher les lignes de carrelage par terre dans les grandes surfaces, le doute sur la lumière éteinte, le verre au bord de la table… Chacun y va de son petit toc pour amuser la galerie!
Il se peut toutefois que le paraskevidékatriaphobe soit plus rare dans les assemblées et, quand bien même démasqué, redirigé certainement dans le registre d’un grand superstitieux.
Cette affection est pourtant bel et bien existante, donnant lieu à de nombreux articles sur la toile. Elle est une sous-catégorie d’une phobie plus courante (mais tout aussi imprononçable): la triskaïdékaphobie ou peur irraisonnée du nombre 13.
Comme en fait part le journal L’Internaute dans son article du 27 septembre 2017, une part non négligeable de citoyens dérivent ainsi leur vie du nombre 13, vécu dans une intense panique.
Pas de 13 convives à table, pas de mariage le 13, pas de siège n°13 dans un avion etc. L’article relate une étude estimant que 15% des européens craindraient l’effrayant nombre, soit plus de 76 millions personnes !
Mais revenons à l’échelle plus modeste de Poilhes. A vrai dire, si nous parlons en ce jour de ces choses, c’est que nous essuyons au caveau les étrangetés d’un authentique malade.
Noël est paraskevidékatriaphobe.
Ne riez pas !
Noël est dans l’évitement de tout ce qui lui rappelle le vendredi 13. Les symptômes ont commencé début octobre, quand nous avons constaté que l’ermite ne passait plus par l’escalier pour rentrer dans sa chambre, mais par la fenêtre au moyen d’une échelle.
Il a également commencé à refuser de manger avec nous dans la cuisine, ou à la seule condition de passer là encore par la fenêtre.
Après quelques franches engueulades, l’ermite a fini par nous expliquer l’objet de son comportement étrange.
“Il y a un calendrier dans le couloir“, qu’il grommela.
Nous avons compris pourquoi chaque matin nous trouvions le dit-calendrier retourné depuis quelques jours.
Noël rase les murs dès qu’il passe à côté de notre calendrier ou de nos agendas. Il n’écoute plus la radio, procède à un immense détour pour éviter les bureaux de tabac, où les encarts de la Française des Jeux affichent en grandes pompes le terrifiant vendredi 13.
La fin du monde semble être prédite pour aujourd’hui par notre ermite, terré dans le premier étage du caveau depuis hier. Il a ramené des provisions de survie: corned-beef, saucissons, prunes des hauts-cantons, un cubi de Faugères et une tireuse à bière.
Vivement demain qu’on retrouve notre Noël soulagé et qu’on trinque un verre de l’amitié, autour d’une bonne Gorge Fraîche.
La Gorge Fraîche
Bière artisanale Sud de France